Comme annoncé
précédemment, le numéro 50 de ce blog est le numéro spécial OPERA.
Hé oui, l’Opera House de Sydney, ce monument figure de proue de la ville qui,
qu’on le veuille ou non, apparaît dans notre champ de vision à chaque excursion
citadine (ou presque) !
De face, de côté, de dedans, de dehors, depuis le ferry… nous en avons
expérimenté tous les points de vue (ou presque) ! Pour rappel, nous en
avions eu un cours aperçu lors de notre escale de 8h au mois d’août dernier (mais
à 7h du matin en hiver, bizarrement, il y avait moins foule), alors nous nous devions
d’en approfondir la visite cette fois-ci.
Il faut donc bien reconnaître que
Môsieur l’Opéra a eu comme un traitement de faveur.
Cela a commencé par une approche extérieure en bons touristes que nous sommes.
Et là, on se fait tous avoir... Une attraction indéniable, une force
inexplicable vous pousse à appuyer sur la gâchette de façon frénétique. Photos
après photos, ce tourbillon infernal remplit votre carte mémoire en un temps
record. « Et vu d’ici ? Ou de là ? Ha oui, mais cet angle est quand même
super ! Celle-là, je ne crois pas l’avoir déjà prise… Allez, un p’tit
souvenir du verre qu’on y prend, juste une ! »
Et cela n’a pas aidé lorsque, l’après-midi du 26 décembre, Sieur Valentin
m’offrit mon-dit cadeau de Noël surprise : The Great Opera Hits. Hé oui,
qui dit Opéra dit musique d’opéra (entre-autre) ! Placés au premier rang de
la seconde salle de spectacle (le théâtre Joan Sutherland), nous nous sommes
replongés dans les classiques, du Barbier de Séville à Carmen en passant par la
Traviata. On ne pouvait pas faire plus cliché !
Et comme on n’en
avait toujours pas assez, on n’a pas trouvé mieux que de se réserver une visite
guidée en français. Hé ouai, carrément ! Pas question de perdre une miette
des explications cette fois-ci 😉 Nous avons eu le droit de découvrir la
salle principale, The Concert Hall, qui ferme d’ailleurs ses portes au public
pour 2 ans de rénovations acoustiques à partir de février 2020 (mais pas de
photos autorisées, faut pas déconner quand même), de déambuler dans les corridors
de bois et béton et finir par la salle de réception « Jorn Utzon ».
Qui ça ? L’architecte pardi ! Ha oui, c’était peut-être la première
info à vous donner 😊
Ce danois, âgé de 38 ans et méconnu à l’époque, remporta le concours
international lancé par la ville de Sydney en 1956, parmi 233 candidatures !
Sa conception de l’Opéra tel un navire voguant dans la baie de Sydney conquit
le jury. Le bâtiment distingue trois ensembles de « coques », imaginées
telles des voiles : le petit ensemble abrite le café-restaurant, le grand
ensemble accueille la salle de spectacle principale et le moyen ensemble
enveloppe la salle secondaire. Le tout est posé sur un « podium » de
pierre, plateforme à la fois fonctionnelle (parking, espaces techniques…) et distractive,
invitant le promeneur à parcourir les terrasses extérieures piétonnes.
Malheureusement, à cause de la complexité du projet (Utzon mit notamment des
années à résoudre le problème de la mise en œuvre des coques), des coûts
supplémentaires engendrés durant la construction et de la controverse politique
générée, l’architecte danois démissionna en 1966 et fit le serment de ne plus
jamais revenir à Sydney. Serment qu’il tint...
Ce sont finalement des architectes locaux qui terminèrent le projet :
Peter Hall, David Littlemore et Lionel Todd. Dépassant les 100 millions de
dollars (pour 7 millions prévus !), une grande loterie fut aussi organisée
pour absorber une partie des coûts supplémentaires.
En 1973, la Reine Elisabeth II inaugura ce monument en grande pompe et depuis
2007, l’Opéra est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et fait la fierté
des habitants de Sydney. Utzon mourut l’année suivante, mais pour la petite
histoire, bien qu’il ne revint jamais voir son œuvre majeure de ses propres
yeux, il put transmettre un document rassemblant ses croquis d’intentions et
directives architecturales concernant les espaces qu’il n’avait pu achever,
lorsque le gouvernement australien lui en fit la demande en 1999.
En 2017, son fils Jan, également architecte, vint à Sydney pour assister au lancement
du « Plan de gestion de la Conservation » de l’opéra, texte écrit par
l’architecte patrimonial Alan Croker visant à assurer que la vision de Utzon-père
sera belle et bien respectée à l’avenir.
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En pleine journée, arrivant vers l'Opéra, la city derrière nous |
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Utzon trouva finalement la solution pour mettre en oeuvre ce toit unique : partir d'une seule sphère (de diamètre 75m) dont la division en quarts génère les coques,
ensuite assemblées entre-elles selon cette composition singulière ! |
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Les grandes verrières s'ouvrent sur la baie de Sydney |
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L'Opéra et le Harbour Bridge, figures iconiques de la ville |
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Cet édifice si petit à côté de la skyline du CBD lorsque l'on s'éloigne ! |
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Si la photo en haut à gauche vous rappelle quelque-chose, c'est sûrement à cause de ça : |
https://www.paris-normandie.fr/le-havre/incendies-en-australie-des-havrais-temoignent-de-la-situation-sur-place-HG16235736?fbclid=IwAR0x2fKq8tV9idJU9qgP0L9CT7t0-EFmkD5S_eaHDaMIIr1Bq8tljjZLCFg
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Autre point de vue en allant vers le Jardin Botanique |
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La visite guidée commence dans l'ensemble principal des "coques" |
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Depuis le RDC, des escaliers émergent dans cet espace "cathédrale" qu'est le hall.
Puis, les escaliers longent la salle de part et d'autre, desservant les accès au "Concert Hall" |
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Mariage entre le béton de Utzon et les agencements intérieurs bois des architectes australiens |
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Les escaliers arrières permettent de se prélasser sous la verrière et d'admirer la baie de Sydney |
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Entre structures métalliques, de bois et de béton, le sol est le seul élément de couleur qui marque et identifie cet espace. |
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Nous traversons via une terrasse extérieure pour atteindre le deuxième ensemble de "voiles". Des cordistes sont à l'oeuvre pour quelques travaux de maintenance. |
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Les tuiles de céramiques beige mat et blanc brillant sont auto-nettoyantes (la simple action de la pluie suffit à les rendre propres) et ont été produites par une société suédoise. Le motif géométrique de leur mise en oeuvre apporte une lecture toujours plus délicate des coques |
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Les nervures de béton courbées supportent les coques, dans des formes d'éventails pré-fabriqués. L'entreprise d'ingénierie Ove Arup a collaboré étroitement avec Utzon pour venir à bout de ce problème structurel complexe ! Le hall de la seconde salle dispose d'un petit bar d'appoint circulaire |
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A nouveau, les escaliers mènent aux différents accès du théâtre Joan Sutherland |
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Et ce coup-ci, en voici l'intérieur ! Place au spectacle ! |
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Un pianiste, maître de cérémonie et 4 chanteurs et chanteuses lyriques pour notre plaisir |
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Dans ce deuxième ensemble de "voiles", le rouge domine ! |
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Et nous retrouvons ce même espace baigné de lumière sous la verrière, "squelettique" et dynamique dans son dessin à l'image des structures de béton |
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Cette salle aux dimensions plus intimes fut entièrement rénovée suite aux prescriptions du document architectural de Jorn Utzon, et renommée "Salle Utzon" en sa mémoire. (Elle peut être louée pour des mariages ou autres si l'envie vous prend!) |
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Fin de la visite ! L'Opéra sous la lumière de fin d'après-midi, l'un des meilleures endroits pour un verre à Sydney ! |
Magnifique !..."l'amour est enfant de Bohème lalalala lalalalala !" 👏👏👏👏👏👏
RépondreSupprimerA priori l'étude acoustique de la salle est aussi une réussite!!!
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